Daphnélia s’inspire de deux icônes antiques et romantiques, Daphné et Ophélie. Belles tragiques qui dans la fuite dissolvent leur vie : Daphné dans la sève du laurier, Ophélie au fil de l’eau. La sculpture apparait comme une carcasse pâle, exosquelette lumineux et fantomatique. C’est un corps de femme fait de diatomées.^

Les diatomées sont de microalgues planctoniques unicellulaires présentes dans tous les milieux aquatiques.

Elles ont la singularité de synthétiser la silice de l’eau pour se façonner un exosquelette semblable à une délicate dentelle de verre. Par la beauté de sa forme, ce verre que la Nature sait produire fascine depuis longtemps artistes et scientifiques.

Les exosquelettes des diatomées sont imputrescibles. Au fil de millions d’années de sédimentation, et du fait de leur intense prolifération, de considérables gisements de tourbe siliceuse ou de roches appelées diatomite se sont formés. On les retrouve dans les carrières de Meudon, dans les monts crayeux… Ainsi, le calcaire renferme tout à la fois dans sa trame un gigantesque cimetière marin et des cathédrales de verre.

La sculpture Daphnélia met en lumière le cycle du vivant dans le temps géologique, de l’être à l’inerte, de la chair à la roche. Daphnélia évoque ce passage d’un monde à l’autre, cette disparition discrète qui s’inscrit dans le grand cycle terrestre.

Découpe laser, thermoformage et collage de verre acrylique.